New York désenchanté et cruel
Titre : New York Trilogie (intégrale)
Écrit par : Will Eisner
Nombre de pages : 426 pages
Mon édition : Delcourt
Genre : Roman graphique
Ce que j’en pense :
Cette trilogie regroupe trois tomes sur le New York conçu, pensé, dessiné par Will Eisner. Il retrace sa perception de la ville des années 1920-1930 jusqu'aux années 1980 mais sans chronologie réelle.
Il est un des précurseurs du concept de Roman Graphique.
Le premier tome intitulé La Ville est évidemment centré sur la ville de New-York elle-même, dans sa dimension spatiale : via l'espace public et la « vie » qui s’y développe. Au travers de saynètes, souvent muettes et/ou contemplatives, Will Eisner nous montre une ville en mutation, une ville qui se construit et une population qui "tente" de s'adapter. Des scènes souvent empreintes d'humour noir ou de cynisme, parfois maussades mais toujours avec une touche de poésie.
Le second tome intitulé L'immeuble est en deux parties :
- La 1ère (The Building) présente 4 personnes, 4 fantômes tous "liés" à un immeuble en particulier de la ville. Ou alors, peut-être que Will Eisner nous présente plutôt la vie de cet immeuble, par le prisme de 4 vies humaines. Cette partie est plus narrative et plus dramatique.
- La seconde partie (City People Notebook) expose des scènes plus longues sans être de la narration réelle. C'est plus anthropologique, plus "géographique". Will Eisner a dessiné des scènes de la vie quotidienne, il a effectué un gros travail sur les odeurs et les bruits de la ville. Il retranscrit à merveille l'âme des rues.
Le troisième tome intitulé Les gens suit le parcours de vie de personnages simples : Pincus, Morris, Hermann... des êtres invisibles, devenus invisibles. À travers eux, Will Eisner dénonce l'absurdité de la vie urbaine et l'anonymat qu'elle engendre. Une ville qui "prône" la transparence, la solitude dans un monde fait d'injustices.
Will Eisner semble fasciné par la ville, l'urbain et par les gens qui y vivent : l'un n'allant pas sans l'autre. Il écrit : "Les principaux facteurs environnementaux qui caractérisent la ville sont : le temps, l'odeur, le rythme et l'espace.".
Dans cette œuvre, Will Eisner transmet parfaitement ce ressenti. J'aurais juste ajouté l'anonymat ou un concept proche de l'éphémère humain car, dans toutes les pages, la ville reste et mute alors que l'homme passe...
Graphiquement, c'est splendide, je ne m'étendrai pas dessus.
Fréquemment, revient toujours le même schéma graphique : un point de vue (un angle de rue, un trottoir...) et la vie des gens qui se déroule au fil d'une journée, d'une année ou plus : des rencontres, des engueulades, des embrassades, des traversées, des jeux, rien, le jour, la nuit,... Ce schéma bien trouvé et très cinématographique renforce la sensation que le lecteur est un "observateur" de la vie, un peu comme un anthropologue en ville.
Pour conclure, je dirais que, dans ces romans graphiques, Will Eisner dénonce une société qui va vite, des hommes sans cesse pris par le temps, une société désenchantée...
Je rappelle que c'est publié pour la première fois en 1981... Que dirait-il aujourd'hui ?
Étant moi-même de formation géographe, ce roman graphique présente un travail conséquent de recherche en géographie humaine, d’observation de son prochain.
C'est très intéressant d'un point de vue "universitaire".
Écrit par : Will Eisner
Nombre de pages : 426 pages
Mon édition : Delcourt
Genre : Roman graphique
4ème de couverture :
Will Eisner raconte comme personne sa vie à Big Apple, une ville qu'il a
vu grandir et changer au fil des arrivées massives de migrants de
toutes origines sociales, religieuses et géographiques.
Un chef d'oeuvre
!
Will Eisner fait de New York et de ses habitants les personnages
d'une pièce de théâtre plus grande que nature. Muets ou diserts,
instantanés ou développés en plusieurs planches, l'auteur révèle toute
la finesse et l'intelligence dont il savait faire preuve. La faune
exubérante campée sur les perrons d'immeubles populaires, les gamins des
rues, tout devient matière à raconter la vie. Celle des gens. Celle qui
compte...
Ce que j’en pense :
Cette trilogie regroupe trois tomes sur le New York conçu, pensé, dessiné par Will Eisner. Il retrace sa perception de la ville des années 1920-1930 jusqu'aux années 1980 mais sans chronologie réelle.
Il est un des précurseurs du concept de Roman Graphique.
Le premier tome intitulé La Ville est évidemment centré sur la ville de New-York elle-même, dans sa dimension spatiale : via l'espace public et la « vie » qui s’y développe. Au travers de saynètes, souvent muettes et/ou contemplatives, Will Eisner nous montre une ville en mutation, une ville qui se construit et une population qui "tente" de s'adapter. Des scènes souvent empreintes d'humour noir ou de cynisme, parfois maussades mais toujours avec une touche de poésie.
Le second tome intitulé L'immeuble est en deux parties :
- La 1ère (The Building) présente 4 personnes, 4 fantômes tous "liés" à un immeuble en particulier de la ville. Ou alors, peut-être que Will Eisner nous présente plutôt la vie de cet immeuble, par le prisme de 4 vies humaines. Cette partie est plus narrative et plus dramatique.
- La seconde partie (City People Notebook) expose des scènes plus longues sans être de la narration réelle. C'est plus anthropologique, plus "géographique". Will Eisner a dessiné des scènes de la vie quotidienne, il a effectué un gros travail sur les odeurs et les bruits de la ville. Il retranscrit à merveille l'âme des rues.
Le troisième tome intitulé Les gens suit le parcours de vie de personnages simples : Pincus, Morris, Hermann... des êtres invisibles, devenus invisibles. À travers eux, Will Eisner dénonce l'absurdité de la vie urbaine et l'anonymat qu'elle engendre. Une ville qui "prône" la transparence, la solitude dans un monde fait d'injustices.
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Will Eisner semble fasciné par la ville, l'urbain et par les gens qui y vivent : l'un n'allant pas sans l'autre. Il écrit : "Les principaux facteurs environnementaux qui caractérisent la ville sont : le temps, l'odeur, le rythme et l'espace.".
Dans cette œuvre, Will Eisner transmet parfaitement ce ressenti. J'aurais juste ajouté l'anonymat ou un concept proche de l'éphémère humain car, dans toutes les pages, la ville reste et mute alors que l'homme passe...
Graphiquement, c'est splendide, je ne m'étendrai pas dessus.
Fréquemment, revient toujours le même schéma graphique : un point de vue (un angle de rue, un trottoir...) et la vie des gens qui se déroule au fil d'une journée, d'une année ou plus : des rencontres, des engueulades, des embrassades, des traversées, des jeux, rien, le jour, la nuit,... Ce schéma bien trouvé et très cinématographique renforce la sensation que le lecteur est un "observateur" de la vie, un peu comme un anthropologue en ville.
Pour conclure, je dirais que, dans ces romans graphiques, Will Eisner dénonce une société qui va vite, des hommes sans cesse pris par le temps, une société désenchantée...
Je rappelle que c'est publié pour la première fois en 1981... Que dirait-il aujourd'hui ?
Étant moi-même de formation géographe, ce roman graphique présente un travail conséquent de recherche en géographie humaine, d’observation de son prochain.
C'est très intéressant d'un point de vue "universitaire".
Il a l'air splendide, je me le note dans ma WL !
RépondreSupprimerIl est splendide ! Il est aussi précurseur du genre. Un classique à lire pour les amoureux des illustrés !!!
SupprimerJe complète : je comprends mieux le prix "Will Eisner" maintenant :)
SupprimerÇa a l'air superbe !
RépondreSupprimerMerci pour cette découverte !
Bon dimanche.