Le Talent ou la Vertu

Titre du roman : Le Talent ou la Vertu

Auteur : Isabelle Siac

Nombre de pages : 522

Mon édition : Belfond

Genre : Historique

4ème de couverture :

Paris, hiver 1789. A la Comédie-Française, la bataille ne fait que commencer entre Rouges révolutionnaires et Noirs prudents. Depuis que le jeune Talma a créé Charles IX, attaquant de front l'Eglise et son alliée monarchique, la troupe est en émoi.

Mais dans cette époque théâtromaniaque, le spectacle ne se joue plus seulement sur scène. Il envahit la salle, où l'émeute permet à chaque camp de se compter ; s'installe à l'Assemblée, où les orateurs rivalisent d'éloquence ; et se déverse dans la rue que la foule a durablement investie, d'insurrections plus ou moins spontanées en fêtes grandioses orchestrées par des artistes députés.
Dramaturges et comédiens, habitués à faire l'événement, sont bientôt dépassés, pressés par un public devenu plus tyrannique que le Roi déchu, un peuple triomphant de tous les pouvoirs avant d'être lui-même pris au piège de la Terreur

Les artistes, qui avaient cru la liberté possible, devront déchanter. Avec sa bande de théâtre, son mentor David et ses alliés Mirabeau puis Danton, Talma tiendra le cap de l'audace. Tombeur de règles esthétiques surannées, marié à une artiste riche et influente, nourri à Shakespeare, il est le tragédien iconique d'une époque tragique.

Ce que j’en pense :

Par le biais du Talent ou la Vertu, Isabelle Siac nous fait entrer à la Comédie-Française alors que la Révolution est en plein essor. On s’écarte ainsi de ce qu’on peut trouver par ailleurs, car le lecteur vit ce bouleversement historique aux côtés de comédiens. Car s’il est vrai que la Révolution s’est faite dans la rue… il ne faut pas oublier qu’elle a aussi eu lieu dans les théâtres. En effet, elle a divisé les acteurs – tout comme elle a divisé la France – et a été l’occasion de grands chambardements.

C’est ce que nous décrit l’auteur en s’immisçant dans la vie et l’entourage de François Talma, acteur considéré comme l’un des plus talentueux de son époque, n’hésitant pas à bousculer les codes et à innover. Le thème est maîtrisé par l’auteur, on sent qu’elle a fait beaucoup de recherches pour écrire cet ouvrage… Cependant, j’ai eu du mal au début avec cette lecture, bien que le sujet soit intéressant. Tout d’abord car ce livre relève plus du documentaire ou de la biographie que du roman fictionnel auquel je m’attendais. Mais surtout, parce que j’ai eu l’impression que ce roman était un livre pour les initiés.
- Les journalistes n’écrivent que ce qu’on leur sert, monologue l’intéressé, comme s’il avait lu dans ses pensées. C’est-à-dire tout sauf la vérité.
- Comme dit l’avocat Danton, l’opinion publique est une putain, approuve Talma. Et je ne suis pas versé dans ce genre.
(p. 66)
En effet, il faut avoir de solides connaissances sur le théâtre, les pièces et les acteurs pour apprécier ce roman à sa juste valeur. Connaissances que je n’avais pas. Car ni les personnages, ni les pièces que l’on rencontre au cours de la lecture ne sont réellement présentés au lecteur. Du coup, j’ai passé autant de temps à lire qu’à faire des recherches pour combler mes lacunes ou le manque d’informations. Ce qui est certes instructif et enrichissant, mais absolument pas relaxant ou divertissant.
Quelque chose a basculé dans les têtes et dans les cœurs : non seulement la confiance est définitivement rompue, mais si un roi peut abandonner son peuple, il n’est plus aucun devoir qui tienne.
(p. 178)
Malgré cela, cet ouvrage s’attaque à un sujet intéressant et, surtout, nous place au cœur de l’action. On voit la Révolution monter en puissance, se transformer en Terreur et tout broyer sur son passage, même ceux qui ont œuvré en son sens. On côtoie également de grands noms, comme Mirabeau, Bonaparte, Danton ou Robespierre. Certains réservent d’ailleurs de drôles de surprises…

En conclusion, Le Talent ou la Vertu, c’est la Révolution vue et faite par les comédiens, mais également vécue et subie par ces derniers. Ce n’est pas un livre pour les néophytes – ce qui était mon cas – sans quoi la lecture peut devenir laborieuse, même si le sujet est intéressant.

Appréciation globale : 
...à mettre entre des mains averties
Une dernière petite citation pour la route :
"Dans l’extrême bonne compagnie, le souper finissant, au dessert, une petite guillotine en bois d’acajou était apportée sur la table. De jolies mains installaient sous le coteau de petites poupées dont la tête figurait quelque ennemi, un Robespierre, ou Bailly, ou La Fayette. La poupée décapitée, il en sortait quelque chose de rouge où toutes les dames trempaient leurs mouchoirs : la poupée était un flacon, et le sang une liqueur ambrée. Dans son insouciance, la société riait de ce qui allait être son épouvante."
J. et E. de Goncourt – Histoire de la société sous la Révolution 
(p. 331)
Se le procurer :

& Enjoy

Commentaires

  1. Oh ça a l'air d'être pas mal ça ;) Merci pour ton avis :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si tu te lances dedans en sachant à quoi t'attendre (pas une lecture de plage :P), oui. J'ai appris plein de choses ! De rien et merci à toi ! :)

      Supprimer
  2. Ce livre me tente énormément... Enfin, le fait que ce ne soit pas "à la portée de tous" ça me fait un peu peur mais je note! Merci =)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est pas incompréhensible. Il y a seulement certaines références un peu "pointues"... si on ne connait pas - ce qui personnellement me frustre... - il faut faire des recherches. J'espère qu'il te plaira si tu tente :)
      Merci à toi !

      Supprimer
  3. Il a l'air très intéressant maintenant j'ai peur de ne pas tout suivre haha :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Rooh mais sii, j'ai réussi à suivre et à ne pas me perdre ! ^^

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Merci de passer par ici et d'y laisser un commentaire. Je ne manquerai pas d'y répondre !

Ne pas mettre de liens dans votre commentaire.

Encore merci et à bientôt !